Ils se rendirent de nouveau à Jérusalem et, pendant que Jésus se promenait dans le temple, les chefs des prêtres, les spécialistes de la loi et les anciens vinrent vers lui et lui dirent : « Par quelle autorité fais-tu ces choses et qui t’a donné l’autorité de les faire ? » Jésus leur répondit : « Je vous poserai moi aussi une question ; répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses. Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? Répondez-moi. » Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux : « Si nous répondons : ‘Du ciel’, il dira : ‘Pourquoi donc n’avez-vous pas cru en lui ?’ Et si nous répondons : ‘Des hommes…’ » Ils redoutaient les réactions du peuple, car tous considéraient réellement Jean comme un prophète. Alors ils répondirent à Jésus : « Nous ne savons pas. » Jésus leur répondit : « Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses. » – Marc 11.27-33 –
Le carême est la période de quarante jours qui mène à Pâques. C’est un temps de préparation et de repentance lors duquel nous nous rappelons les souffrances de Jésus et anticipons Sa résurrection.
A cette occasion, nous sommes souvent confrontés à la question suivante : « Qu’avez-vous abandonné pendant le Carême ? » Tout au long de l’Histoire, les chrétiens ont observé le Carême en jeûnant et en accomplissant d’autres actes de sacrifice. Le danger de la tradition, bien sûr, est de la réduire à un simple rituel, ou même à une source d’orgueil. Cette année, nous voulons retrouver un esprit de foi.
Contrairement à la repentance et à l’humilité qui s’accomplissent en nous et à travers nous, la souffrance et la persécution sont des choses nous arrivent, à nous. Repentance et humilité impliquent une réponse de foi à la grâce de Dieu qui est à l’œuvre. La souffrance requiert quant à elle de répondre par la foi à la bonté et à la sagesse de Dieu, même quand Il ne semble pas être à l’œuvre.
Ce sujet soulève une question difficile : pourquoi Dieu permet-Il la souffrance ? Nous cherchons toujours la réponse, pour nous-mêmes et pour le monde. Ne pas pouvoir répondre à ce « pourquoi » fait partie de la souffrance.
Un jour, Jésus et ses disciples passent devant un homme aveugle de naissance. Ils lui demandent : « Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jn 9.2) Ils veulent une réponse.
Se basant sur les promesses divines vis-à-vis d’Israël, les Juifs étaient enclins à penser que Dieu les bénissait matériellement dès qu’ils manifestaient une vie pieuse. Inversement, ils croyaient que ceux qui faisaient le mal expérimenteraient, à un moment ou un autre, la discipline divine sous une quelconque forme. En bref, ils s’attendaient à ce que Dieu les bénisse pour le bien qu’ils accomplissaient et qu’Il punisse les autres pour leurs péchés.
Peut-être Asaph avait-il les mêmes présupposés concernant la prospérité et la pauvreté. Il était frustré et en colère vis-à-vis de Dieu parce que le méchant semblait prospérer alors qu’il n’en était pas de même pour l’homme pieux (Ps 73.1-14).
C’est la raison pour laquelle les disciples formulent leur question de cette manière. Pour eux, la souffrance implique que l’on est puni en raison des péchés commis. Pourtant Jésus répond : « Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient révélées en Lui. » (Jn 9.3)
Jésus n’est pas en train de donner une troisième explication de la souffrance. Il montre du doigt sa propre souffrance qui manifestera l’amour de Dieu. Jésus a volontairement et injustement enduré la souffrance, allant même jusqu’à la Croix. Non pas parce qu’Il avait péché, parce que « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Ro 3.23). Il l’a fait afin que l’œuvre de Dieu soit manifestée en « Lui que Dieu a destiné à être par son sang une victime expiatoire pour ceux qui croiraient. Il démontre ainsi Sa justice, puisqu’Il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, à l’époque de Sa patience. Il la démontre dans le temps présent de manière à être juste tout en déclarant juste celui qui a la foi en Jésus » (Ro 3.25-26).
Nous n’avons pas toutes les réponses à la souffrance, mais nous savons ce que la réponse n’est pas. Il est impossible que Dieu ne la voie pas et ne s’en soucie pas. Il a en effet envoyé Son propre fils pour qu’Il souffre. Et cette situation ne peut être sans issue : Il a conquis le péché et la mort en relevant le Fils d’entre les morts.
Réflexion :
1. Comment la réalité de la souffrance met-elle votre foi au défi ?
2. Avez-vous déjà essayé d’expliquer la souffrance par des arguments qui pourraient ne pas être bibliques ?
3. Comment la mort et la résurrection de Jésus vous donnent-elles force et espoir ?
Aide-moi à être résolu et plein de Christ. Ne me laisse pas quitter le sentier de l’obéissance à ta volonté. Affermis-moi pour les batailles à venir. Donne-moi le courage de faire face à toute épreuve et accorde-moi la grâce pour les moments de joie. Aide-moi à être une personne sainte et joyeuse, libre de tout mauvais désir, de tout ce qui est contraire à ta volonté. Fais-moi sans cesse découvrir de nouvelles choses dans la vie de la résurrection : qu’elle me gouverne, que je puisse marcher dans sa puissance et être affermi par elle.
Extrait de Journey to the Cross: Readings & Devotions for Lent de Kendal Haug et Will Walker. Librement traduit de l’anglais par Eunice Parodi.