Défi 18/7 | Le coût de ne pas être disciple

Défi 18/7 | Le coût de ne pas être disciple

Lorsqu’ une église est focalisée sur les « vases » (voir défi 18/6 pour saisir l’image), ses membres même les plus fidèles ne peuvent pas progresser dans la formation spirituelle. Le souci des « vases » n’amène personne à grandir à l’image de Christ. Pire, c’est en leur attribuant une place primordiale que l’on produit des chrétiens méchants et frustrés. Ces croyants ne possèdent pas le caractère de Christ.

Ce genre de mesquinerie entre chrétiens est un problème auquel sont régulièrement confrontés les dirigeants d’église. Un responsable de dénomination m’a d’ailleurs un jour demandé : « Pourquoi les chrétiens sont-ils aussi méchants ? » La réponse est simple : les chrétiens ont appris par les paroles et les actes qu’il est plus important d’être juste (en ce qui concerne leur « vase », leurs pratiques et leurs doctrines) que de refléter l’image de Christ. Tant qu’ils sont dans leur droit, ils peuvent faire preuve de mesquinerie – en tout en tout honneur, bien sûr.

J’aimerais vous partager ma pensée, et vous pouvez ne pas être d’accord avec moi. L’une des erreurs fondamentales de beaucoup d’église conservatrices en Occident est de chercher à faire entre les gens au ciel plutôt que de faire rentrer le ciel dans leurs vies. Par conséquent, ces assemblées ont créé des groupes de personnes prêtes « si elles devaient mourir demain », mais clairement pas prêtes « à vivre aujourd’hui ». Ainsi, elles s’entendent rarement bien entre elles, encore moins avec ceux du « dehors ». La plupart du temps, leurs relations les plus intimes se résument à un enchevêtrement de préjudices réciproques, de froideur et de ressentiment – de la méchanceté en tout bien tout honneur. Ils ont atteint le statut de « chrétiens » sans devenir comme Christ.

Le moyen pour faire entrer le plus de gens possible au ciel est de faire entrer le ciel en eux. Ils doivent suivre le sentier de la véritable transformation spirituelle, c’est à dire de tourner radicalement leur vie de discipline vers la personne de Jésus. Lorsque nous regardons aux résultats, nous devons nous rappeler que beaucoup (entourés d’églises) n’iront pas au ciel parce qu’ils n’auront jamais eu l’occasion de voir ce qu’était la réalité de Christ dans la vie d’une personne. Le problème est que les vies des « convertis » sont souvent un contre-témoignage de la réalité « de la vraie vie » (1 Timothée 6.19).

Lorsque je fais du bénévolat, je rencontre souvent des gens naturellement très généreux qui ne sont pas chrétiens. Le schéma est souvent le même : ils ont fréquenté l’église, mais se sont lassés des disputes incessantes concernant la musique ou le licenciement d’un responsable de jeunesse pour cause d’immaturité. Ils sont sortis par la petite porte et ne sont jamais revenus. Pourtant, ils ont toujours faim de Jésus. En quelque sorte, toute cette vie d’église n’avait rien à voir avec la vie de disciple en Jésus. On découvre ici le coût que peut payer une assemblée lorsqu’elle ne choisit pas la vie de disciples. Lorsqu’ils ne recherchent pas la transformation à l’image de Christ, les croyants agissent à l’opposé de à quoi ils sont appelés.

La raison principale est la priorité accordée au soi-disant succès d’un ministère ou d’une église. On commence à s’agacer d’une personne qui ne lit pas les mêmes livres que nous ou n’écoute pas le même genre de musique. On se dit qu’elle ne comprend pas ce qui est réellement important. Ensuite, nos pensées nous mènent à la conclusion qu’elle n’est tout simplement pas intéressée par l’évangélisation (ou toute autre cause qui nous tient à cœur). La mise en œuvre du changement ou l’organisation d’un ministère devient finalement plus importante que l’amour de l’autre.

Au lieu d’évaluer la « qualité » de la musique, cherchons à savoir si les membres de l’équipe de louange ou de la chorale se chérissent. Au-delà d’avoir des personnes compétentes engagées dans l’église, assurons-nous qu’elles s’aiment et se respectent. Pour certains chrétiens, la priorité accordée à l’amour mutuel entre les membres plutôt qu’au déroulement des activités semble étrange à concevoir.

Défi pratique

Pensez à un domaine dans lequel vous êtes sûr d’avoir raison alors que d’autres se trompent. Choisissez un « autre ». Demandez à Dieu de vous montrer comment prier pour elle/lui. A quoi votre vie ressemblerait-elle si vous aviez le cœur de Christ pour cette personne ? Si vous disiez la vérité dans l’amour ? Ou même si vous gardiez le silence dans l’amour ? Considérez si l’orgueil empêche l’amour de se mouvoir en vous (en étant, par exemple, un je-sais-tout).

A quoi pourrait ressembler la vie des églises si elles prenaient les paroles de Paul aux Ephésiens sérieusement ? C’est à dire comme fondement, comme priorité dans la vision.

En ajoutant à vos réflexions celles du défi 18/6, selon vous, quel sera le coût, pour une expression de l’église (par exemple votre communauté), de ne pas mettre le développement de la vie de disciple comme cœur de la Vision ?

Lecture proposées

Poursuivez les lectures dans Ephésiens 4-6.

D’après Renovation of the Heart in Daily Practice: Experiments in Spiritual Transformation, par Dallas Willard et Jan Johnson, (Colorado Springs, CO: NavPress, 2006).
Traduction : E. Parodi | Adaptation/contextualisation : Y. Parodi