Ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem et Jésus allait devant eux. Les disciples étaient effrayés et ceux qui le suivaient étaient dans la crainte. Jésus prit de nouveau les douze avec lui et commença à leur dire ce qui devait lui arriver : « Nous montons à Jérusalem et le Fils de l’homme sera livré aux chefs des prêtres et aux spécialistes de la loi. Ils le condamneront à mort et le livreront aux non-Juifs. Ils se moqueront de lui, cracheront sur lui, le fouetteront et le feront mourir, et trois jours après il ressuscitera. » – Marc 10.32-34 –
Du début à la fin, la vie de Jésus sur terre a été marquée par l’humilité. « Lui qui était de condition divine, il n’a pas regardé son égalité avec Dieu comme un butin à préserver, mais il s’est dépouillé lui-même en prenant une condition de serviteur, en devenant semblable aux êtres humains. Reconnu comme un simple homme, il s’est humilié lui-même en faisant preuve d’obéissance jusqu’à la mort, même la mort sur la croix. » (Phil 2.6-8)
Jésus s’est « dépouillé ». Or, cela ne veut pas dire que sa forme humaine l’a rendu inférieur à Dieu. En effet, « c’est en lui qu’habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2.9). Il s’est incarné, quittant sa forme glorieuse pour prendre un corps de chair. Quelle humilité ! Le Fils de Dieu a quitté la place qu’Il avait à la droite du Père pour partager la table des pécheurs et des collecteurs d’impôts. « Le Fils de l’Homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. » (Mc 10.45) « Pour vous, Il s’est fait pauvre alors qu’Il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis » (2 Co 8.9).
Jésus s’est « humilié ». Ce passage souligne l’obéissance à la volonté du Père : la mort du Fils à la Croix. Quelle pensée insupportable ! Mais dans Son obéissance, nous voyons Son humilité. La nuit qui a précédé sa crucifixion, Jésus « commença à être saisi de frayeur et d’angoisse. Il dit [à Pierre, Jacques et Jean] : « Mon âme est triste à en mourir ; restez ici, éveillés. » Puis Il s’avança de quelques pas, se jeta contre terre et pria que, si cela était possible, cette heure s’éloigne de Lui. Il disait : « Abba, Père, tout t’es possible. Eloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Mc 14.33-36) Dans l’Ancien Testament, la « coupe » représentait la fureur de Dieu vis-à-vis du péché. Dans le jardin, Jésus reconnaît ce qui l’attend à la Croix : prendre sur Lui le jugement divin contre le péché du monde. Son agonie dans le jardin est due à bien plus que la trahison et la mort, lesquelles sont déjà tragiques en elles-mêmes. La relation d’amour éternelle et infiniment parfaite entre le Père et le Fils bien-aimé va être brisée et Il sait que le Père lui tournera le dos. Rien que de l’imaginer, Il est accablé de tristesse.
La simple pensée de boire pleinement la coupe est si terrible que Jésus prie qu’elle s’éloigne de Lui. Il se tient auprès de Dieu comme un petit enfant qui croit que son Père peut le sortir de n’importe quelle situation périlleuse. Il demande : « Papa, tu peux tout… peux-tu éloigner cette coupe ? » Durant toute sa vie, dès qu’Il s’était tourné vers le Père en prière, Il avait trouvé force et réconfort. Toute la lumière et l’amour célestes remplissaient son âme. Cette fois, il se tourne vers le Père et « ce ne sont pas les cieux qui s’ouvrent devant Lui, mais l’enfer » (William Lane).
Une tristesse qui mène à la mort. En lisant que la simple pensée de la coupe a occasionné au Fils une telle douleur, vous êtes en mesure d’imaginer la véritable ampleur de la Croix. Vous pouvez commencer à comprendre la profondeur de Son humilité qui clame : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Mc 14.36).
Réflexion :
1. Avez-vous remercié le Seigneur pour Son humilité ?
2. Y a-t-il des choses dans votre vie auxquelles vous restez accroché alors que vous devriez les abandonner pour le bien d’autrui ?
3. Ressentez-vous le besoin de vous soumettre à Dieu dans certains domaines de votre vie ?
Dieu tout-puissant éternel, dans ton amour pour l’humanité, tu as envoyé ton Fils, notre Seigneur Jésus-Christ. Il s’est incarné et a souffert la mort sur la Croix afin que tout homme suive l’exemple de Sa grande humilité. Cette miséricorde nous a été accordée afin que nous puissions à la fois suivre son exemple de patience et participer à Sa résurrection. Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.
Extrait de Journey to the Cross: Readings & Devotions for Lent de Kendal Haug et Will Walker. Librement traduit de l’anglais par Eunice Parodi.