Exhortation
Notre volonté provient de nous, uniquement de nous. Conditionnée par nos pensées et émotions, elle est notre capacité à générer, ou empêcher, des actes ou des choses. Elle est au cœur de notre identité (esprit) : notre volonté définit qui nous sommes. Cet aspect de notre personnalité nous rend semblable à Dieu ; c’est en cela que nous sommes créés à son image. Chez les humains, l’effet le plus flagrant de la volonté est le pouvoir de choisir nos pensées et l’intensité avec laquelle nous nous arrêtons dessus. Toutes nos décisions, toutes nos actions découlent de la volonté.
Notre caractère se développe sur base de la volonté. Dieu ne dirige pas notre volonté car elle est très précieuse et donne une dignité à l’individu (Pour réfléchir à nouveau la dessus –> revoir l’introduction au module). Le choix, c’est-à-dire l’exercice de la volonté ou de notre esprit, est valorisé et précieusement préservé tout au long de notre vie.
Nous avons été créés pour générer le bien. La force qui nous pousse vers le bien est naturellement intégrée à la volonté humaine (ou esprit humain) par le Créateur. Mais, lorsque nous commençons à nous mettre en premier plan dans nos vies, la volonté peut se fragmenter, se corrompre et enfin se retourner contre elle-même. La question « Quel bien puis-je apporter ? » est remplacée par « Comment puis-je réussir ? » Lorsque l’exaltation de soi remplace la soumission et le service à Dieu, la manipulation, la déception, la séduction et la malice remplacent la transparence, la sincérité et la bonne volonté. (Relire Matthieu 5:21-48 et 6:1-18 dans cette perspective)
Comme on vient de le dire, si Dieu nous révèle sa volonté, il choisit néanmoins de ne pas passer outre notre volonté propre, nous permettant ainsi d’expérimenter les conséquences de nos actes. Le bien et la sagesse s’inclinent régulièrement face aux mauvaises inclinations de nos vies : influences sociales, idées fausses, sentiments dévastateurs ou profondes déconnections et ruptures de l’âme.
Une volonté constamment exercée loin de Dieu est fragmentée. Cela s’appelle la duplicité. La duplicité désire beaucoup de choses qui ne peuvent coexister. Loin de Dieu, les pensées et les émotions deviennent chaos. Alors, la volonté humaine avance irrésistiblement vers l’auto-duperie. Elle est le résultat d’avoir prétendu ressentir et penser d’une certaine façon, alors que nous agissons d’une autre, au point que nous ne nous comprenons plus nous-mêmes, ni nous rappelons la raison de nos actes.
Un jour, on m’a demandé comment certaines personnes pouvaient choisir Christ sans choisir d’être son disciple. J’ai répondu : « Elles doivent se sentir tellement mal. » Mon interlocuteur s’est révélé très surpris : devrait-on se sentir mal en jouant de temps en temps avec le péché ? Bien sûr que oui. En agissant de la sorte, nous sommes en lutte constante avec nous-même. C’est comme avoir des vues sur un collègue au travail mais se reprocher en permanence de telles pensées. Ou encore cet incessant aller-retour intérieur à se questionner s’il faut aider ou non telle personne dans le besoin. Se demander s’il est important de mentionner tous les détails sur sa fiche d’impôts. Nous vivons notre vie avec un pied dans le Royaume de Dieu et un pied dans le monde. Ces tourments sont la conséquence de notre duplicité.
Dieu nous laisse dans notre misère parce qu’il respecte notre capacité au choix, c’est de la que nous tirons notre dignité et singularité humaine – notre esprit n’est pas éteint par son Esprit. Si nous choisissons de continuer dans une vie avec une volonté fragmentée, il ne nous force pas à remettre notre cœur en ordre. Cependant, à long terme, garder notre cœur sain nous facilitera l’existence. Le joug de Jésus est vraiment plus facile, sa charge est vraiment plus légère.
Entraînement
Identifiez les problèmes, liés à votre volonté, dont vous aimeriez vous libérer : contrôler les autres, gagner plus d’argent, acquérir quelque chose en particulier, être mieux considéré, davantage respecté ou admiré. Peut-être avez-vous tellement ruminé un sujet que vous en séparer serait faire mourir une partie de vous-mêmes. Dans un sens, c’est exactement ce qui se passe. Or, passer par cette mort à soi-même (« devenir comme Lui dans sa mort ») est la clé de la participation à une vie renouvelée avec Christ (« pour atteindre la résurrection des morts ») (Philippiens 3.10-11). Parlez à Jésus de vos craintes de mourir à vous-mêmes. Demandez-lui de vous montrer combien votre vie serait simplifiée si vous abandonniez toutes ces choses et de vous faire voir comment vous pouvez avoir l’amour et la joie à portée de main.
D’après Renovation of the Heart in Daily Practice: Experiments in Spiritual Transformation, par Dallas Willard et Jan Johnson, (Colorado Springs, CO: NavPress, 2006).
Traduction : E. Parodi | Adaptation/contextualisation : Y. Parodi