EXHORTATION

Deux des facettes les plus puissantes du domaine de la pensée sont les idées et les images. Grâce aux idées, nous pouvons nous représenter et interpréter des choses. Ces idées façonnent d’ailleurs tant notre façon d’approcher la vie que nous ne comprenons généralement pas quand et comment elles fonctionnent. Notre système d’idées grandit avec nous, depuis l’enfance, par le biais d’enseignements, d’attentes, de comportements présents au sein de la famille ou du groupe social. La plupart du temps, nous sommes tellement sous leur influence que nous ne nous donnons pas la peine d’y réfléchir. Nous ne savons pas ce qui nous dirige. Or, les idées nous gouvernent.

Prenons des idées telles que la liberté, l’éducation, le bonheur, la réussite, les différences de genres, etc. Elles sont bel et bien en action : il suffit de regarder l’art, particulièrement les films et la musique, lesquels reflètent une part importante de la culture pop. Elles sont également présentes dans les efforts de persuasion, notamment en politique ou dans la publicité. Notons par exemple la place proéminente du mot liberté dans les publicités automobiles ou les paroles de chanson.

L’un des objectifs de la formation spirituelle est de transformer nos idées. Par le travail de l’Esprit, nous troquons notre système d’idées actuel pour celui qu’a incarné et enseigné Jésus.

L’apôtre Paul nous met en garde : « Ce n’est pas contre l’homme que nous avons à lutter, mais contre les puissances, contre les autorités, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. » (Ep.6.12, SG21) Ces puissances et ces autorités sont spirituelles, elles agissent au niveau de nos idées. Il s’agit en fait de leur outil principal pour dominer l’humanité.

Changer les idées qui gouvernent nos vies est l’une des choses les plus difficiles et les plus douloureuses que nous puissions expérimenter. Ce genre de changement chez un individu ou au sein d’un groupe a rarement lieu sans une forme d’intervention divine, sans remise en question complète ou sans dépression nerveuse. Jésus a confronté un système d’idées et sa culture, et on l’a crucifié pour cela. Il a prouvé qu’Il était plus fort que n’importe quel système d’idées, plus fort que n’importe quelle culture, et Il vit à jamais. Il continue de transformer les idées dans le monde entier, une étape cruciale pour la mise en place de sa révolution perpétuelle, dans laquelle nous avons tous un rôle à jouer.

Si mes actions ont pour but d’impressionner les autres, je prouve par là-même être persuadé qu’en poursuivant cet ensemble d’idées, j’acquerrai une meilleure réputation. Ces idées peuvent provenir de mes attentes personnelles ou de celles établies par la société : des idées hautement considérées par la famille, les amis, des étrangers que je rencontre lors d’une retraite ou d’une conférence, ou tout simplement par la culture en général. Mais dans ma quête de ces idées (par exemple, l’illusion d’avoir tout sous contrôle), je ne me confie pas dans le fait que le Seigneur est mon berger et que Dieu me donne tout ce dont j’ai besoin – y compris ma réputation. Du point de vue du Royaume de Dieu, les idées que j’adopte – aussi puissantes soient-elles – sont trompeuses.

Notre façon de concevoir ces idées est souvent un mystère pour nous, et a peu de choses en commun avec la foi que nous professons. Ce n’est pas que nous choisissons le mal : c’est juste que nous ne réalisons pas quelles sont les idées fondamentales. Une manière de les découvrir est de regarder à nos comportements, à nos choix et à la manière dont nous répondons à autrui et de nous demander : que puis-je en conclure sur ce que je crois au fond de moi ?

Par exemple, nous embrassons des idées relatives au bonheur telles que : « Je dois faire tout ce qui est en mon pouvoir pour être heureux » ou nous abordons le mépris avec des idées telles que : « Il est acceptable de cataloguer et d’insulter quelqu’un si je suis dans mon droit et que cette personne est dans son tort. »

Nous tenons à certaines idées qui gouvernent tout notre être :

• Si les gens savaient qui je suis vraiment, ils ne m’aimeraient pas.
• Je dois travailler plus pour prouver qui je suis. 
• Manger plus, dépenser plus ou être plus attirant répondra à mes besoins ou augmentera mon estime de moi.

Entraînement

Semaine 2 – Prière & introspection

L’entraînement de cette semaine consistera à vous plongez dans un effort de prière qui vous permettra de découvrir et d’écouter les idées qui régissent votre vie.

Chaque jour de cette semaine :

• Commencez votre journée en déclarant que vous désirez recevoir l’Esprit de Christ en vous et demandez à Dieu de restaurer votre intelligence (voir Romains 12.2).
• Patientez un court moment en silence
• Après le moment de silence ou à un autre moment favorable de la journée, demandez à Dieu de vous aider à entreprendre la première étape vers le discernement des idées fondamentales qui gouvernent actuellement votre manière de penser.
• Ecrivez tout ce qui vous vient à l’esprit. Si l’écriture n’est pas votre point fort, écrivez seulement quelques phrases courtes ou mots clés. Vous pourrez y revenir ultérieurement et éventuellement restructurer. Si vous le désirez, analysez un événement récent lors duquel vous vous êtes comporté d’une façon dont vous n’êtes pas fier. (vous pouvez par exemple penser au catégories de comportements de Matthieu 5). Quelles idées fondamentales dirigeaient votre comportement à ce moment précis ? N’ayez pas peur d’accepter les choses telles qu’elles sont. Dieu n’est pas surpris par cela et Il attend juste de pouvoir vous accompagner dans ce processus d’introspection.
• En demandant à Dieu de vous montrer les prochains pas à faire, demandez-lui également quelles nouvelles idées vous devriez embrasser et en quoi votre façon de penser doit être corrigée. Si vous avez des doutes, n’hésitez pas à consulter une personne de confiance.

La partie exhortation est tirée de Renovation of the Heart in Daily Practice: Experiments in Spiritual Transformation, par Dallas Willard et Jan Johnson, (Colorado Springs, CO: NavPress, 2006). Traduction : E. Parodi | Adaptation/contextualisation : Y. Parodi