Défi 18/6 | Une église sans priorités adéquates

Défi 18/6 | Une église sans priorités adéquates

Les églises qui font de la formation spirituelle leur priorité numéro un verront éclore et se développer des enfants de la lumière en leur sein. A l’inverse, la raison pour laquelle la plupart de nos assemblées comptent si peu d’enfants de la lumière est due à la distraction, à un manque de vision claire. Ces églises sont spécialistes des détails et se distraient avec des choses dont le Nouveau Testament ne parle pas. Elles engagent leurs pensées et leurs efforts dans la forme des prédications, l’Ecole du dimanche, le style de louange, les dénominations, l’organisation de camps ou les réunions du Conseil d’administration. Cependant, ces préoccupations ne sont pas prioritaires. Elles se résolvent d’ailleurs naturellement lorsque l’on prend le temps de traiter d’abord les véritables priorités.

Le souci est de confondre « vases » et « trésor ». En 2 Corinthiens 4.7, l’apôtre Paul distingue clairement les « vases de terre » (notre corps) du « trésor » (« la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu qui rayonne du visage de Jésus-Christ » – 4.6, BDS). Nous pourrions appliquer ce vocabulaire des « vases » à nos pratiques, nos traditions et les rassemblements pour lesquels beaucoup d’assemblées engagent leur attention et leurs efforts. Ainsi, nombre de ministères deviennent presqu’exclusivement des « vases ». Et si leur impact positif n’est pas à remettre en doute, force est de constater que nous les confondons souvent avec le vrai trésor. Or, le trésor, c’est la présence réelle de Jésus au milieu de nous et sa plénitude dans tous les domaines essentiels de la vie de celui qui le considère comme son Sauveur et son Maître.

Nous passons des heures à débattre de sujets tels que : « Devrions-nous créer un ministère d’intercession ou devrait-il faire partie intégrante du culte ? Devrions-nous prier après le culte, pendant un culte spécial ? Notre église devrait-elle adopter une approche focalisée sur les personnes en recherche, les non-croyants, etc. ? Comment lever des fonds pour financer l’église et comment répartir notre budget ? » Ces questions, quoiqu’importantes, ne sont pas primordiales. Et c’est la raison pour laquelle le Nouveau Testament n’en parle pas.

Plusieurs croyants qui auraient le potentiel de devenir des enfants de la lumière regrettent leur manque de connexion avec Dieu et se demandent pourquoi leur vie ne reflète pas davantage la lumière divine. Certains, lorsqu’ils réalisent qu’ils ont laissé les activités religieuses se substituer à une vie avec Dieu, prennent un sacré coup au niveau de leur moral. Ils sont tellement affairés à organiser des groupes, étudier la personnalité du pasteur ou agrandir le parking du bâtiment d’église qu’ils ont rarement l’idée de s’immerger et d’inviter d’autres à se plonger dans la présence de notre Dieu trinitaire et communautaire.

Un ministère peut vite se concentrer uniquement sur le « vase » plutôt que le «trésor». Nous lui devenons loyal, nous donnons notre argent et notre temps pour qu’il perdure. Nous reconnaissons la nécessité du trésor (la vraie présence de Jésus-Christ au milieu de nous), mais n’en faisons pas une priorité. Une église qui se concentre sur le trésor au contraire, n’a pas beaucoup d’intérêt à copier les programmes à succès de ses consœurs. Au contraire, dans ce genre d’assemblée, les apprentis de Jésus tombent face contre terre devant Dieu et l’implorent de leur montrer comment d’autres peuvent découvrir cette vie de plénitude. Même si le résultat final ressemble à un programme déjà existant, l’intention des cœurs sera tout autre et la mise en pratique au-delà du Corps de Christ sera complètement différente.

Réflexion

Parlez à Dieu des « vases » qui vous sont chers. Peut-être participez-vous assidument depuis des années à telle étude biblique, laquelle est devenue votre vie en Dieu. Peut-être vous êtes-vous plongé à corps perdu dans tel ministère, peut-être êtes-vous fidèle à tel enseignant, peut-être êtes-vous engagé à 100 % dans tel service. Se peut-il que ce « vase » éclipse le Dieu qui vous parle aujourd’hui ?

Considérez ce que Dieu veut vous dire au travers de ce « vase ». Réfléchissez sur la manière dont Dieu peut le vivifier, évaluez le degré d’attachement que vous lui attribuez. Peut-être que ces réflexions vous amèneront à vous séparer de ce « vase » qui représente une facette importante de votre existence.

Renouvellement du « vase »

Toute période de crise est une opportunité d’évaluer sa vision et ses priorités en tant qu’individu. C’est aussi vrai pour des communautés. Bien qu’il ne faille pas changer pour changer, il est néanmoins important de prendre du recul ensemble par rapport à la direction d’un projet. Parfois, cette pause permettra de nous conforter dans l’assurance que nous allons dans la bonne direction. D’autres fois, des ajustements seront nécessaires. Sans cela, le risque est très élevé de devenir un groupe de personnes qui ne fait que chérir son « vase ». Le pire étant lorsque le vase tant adulé se révèle être de belle apparence mais vide à l’intérieur. Ainsi, la réflexion sur le renouvellement ne doit pas tellement porter sur une comparaison des ministères ou activités des églises que l’on connait, ou que l’on a connu. Au contraire, le renouvellement doit se focaliser sur l’appréciation du fruit dans les membres. Aussi bien au niveau de leur vie en général que de l’évolution de leur caractère à l’image de Christ. (Revoir défis 18/1-5 en particulier). Est-ce que ce « vase » est un espace où l’on apprend, expérimente et manifeste la plénitude de Christ ? Quelle formes peut-il prendre pour maximiser ces axes dans la vie de ses membres ?

Lectures recommandées

  • Psaumes 84.1-12
  • Lecture dans Ephésiens en gardant en tête que la lettre s’adresse à une communauté, pas à un individu.
    • Ephésiens 4.1-30
    • Ephésiens 5.1-33
    • Ephésiens 6.1-18

D’après Renovation of the Heart in Daily Practice: Experiments in Spiritual Transformation, par Dallas Willard et Jan Johnson, (Colorado Springs, CO: NavPress, 2006).
Traduction : E. Parodi | Adaptation/contextualisation : Y. Parodi